Une nouvelle métapsychologie
Ce passage de symptôme au malaise existentiel, de la dimension psychique à la personne douée de liberté, nous amène à proposer une nouvelle « métapsychologie » : une ensemble théorique cohérent qui tente de rendre compte de la réalité dynamique de l’esprit humain.
A chacun de nous de nous reconnaître intuitivement dans cette façon de comprendre l’expérience humaine, soit du point de vue phénoménologique qu’intime.
Elle entend fournir au même temps des outils pour une évolution personnelle et une transformation créative de notre façon d’affronter la réalité et de goûter à la vie.
Si nous parlons de « liberté », il nous faut identifier un « sujet d’attribution » des décisions prises. Nous l’appelons « moi-Personnes » et il occupe la place centrale de toute la structure.
Il percevra la sollicitation de la dimension psychique (Moi, ça et Sur-Moi) qui normalement assure à l’être humain les conditions de sa survie et de sa cohérence. Elle trouve ses limites, au niveau pulsionnel, dans le principe de plaisir qui est la loi déterministe de son fonctionnement. Au niveau existentiel, ses suggestions tendront à renforcer des positionnements narcissiques, d’orgueil ou de pouvoir dans les moments où il faudra prendre une décision.
Le Moi-Personne recevra également les propositions de notre « SOI », concept qui chez Jung a la nature d’une représentation exprimant une identité idéal – critère propulsif d’unité, de cohérence et de possibilités créatives. Dans la Sophia-Analyse il prend la nature d’une instance toujours actuelle exprimant la capacité de transcender le principe de plaisir afin de libérer la créativité. Il suggère la « solution » plus créative de vie dans chaque circonstance.
Quand la dimension psychique et le Soi sont en conflit, le Moi-Personne se trouve dans la responsabilité d’une décision à prendre dans la liberté.
L’être humain est libre s’il fait des exercices de liberté.
Il doit également apprendre à se mettre à l’écoute de son Soi, ce qui passe souvent par l’écoute de son « corps ».
La haine
Au cœur de ses blessures de départ, l’être humain est appelé à prendre une première décision qui pèsera de tout son poids sur son destin : accepter la douleur de ces blessures, les quitter (« faire avec ») et s’engager à rendre sa vie intéressante et créative.
La décision contraire a des graves conséquences pathologiques au niveau psychique et au niveau existentiel : rester définitivement une victime irréparable (collectionneuse des malheurs) ou dédier sa vie à rendre la souffrance subie. Ce projet destructeur ou de vengeance constitue ce que nous appelons le « choix de haine ».
Normalement ces deux attitudes, apparemment opposées, vont ensemble : le bourreau qui se cache derrière la victime constitue un autre thème cher à la sophia-analyse : le « mensonge existentiel ».